Le traitement des tumeurs bénignes, essentiellement chirurgical, doit surtout viser à ne pas nuire. Il sera adapté à la valeur histologique, au risque évolutif naturel, à l'âge du malade, à la taille, à la topographie et à la symptomatologie tumorale.
LES TUMEURS CARTILAGINEUSES BENIGNES :
- L'exostose ostéogénique
constitue la tumeur la plus fréquente de l'enfant et de l'adolescent. L'évolution spontanée est liée à l'activité de la coiffe cartilagineuse qui se comporte comme un cartilage de conjugaison. Lorsqu'il persiste une coiffe cartilagineuse épaisse chez l'adulte, le risque de dégénérescence tardive n'est pas nul et impose de considérer avec prudence toute évolution tardive.
Chez l'enfant et l'adolescent, le diagnostic est le plus souvent ébvident et la siumple surveillance radiologique suffit habituellement. Lorsqu'une symptomatologie fonctionnelle apparait, la résection tumorale sectionnant la base d'implantation.
Chez l'adulte, la découverte d'une coiffe cartilagineuse épaisse doitinciter çà l'éxérèse de principe.
- Le chondroblastome bénin
est une tumeur rare. La biopsie est indispensable. Le curetage-comblement constitue un tratement de choix des petites tumeurs.
Les grosses tumeurs ayant détruit l'épiphyse peuvent nécessiter une résection épiphysaire avec remplacement prothétique ou greffe massive.
- Le fibrome chondromyxoide
très rare, peut être suspecté sur la localisation métaphysaire excentrée et son aspect lytique.
L'éxérèse complète par curetage-comblmeent ou excision-reconstruction est nécessaire pour prévenir les récidives.
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Les chondromes
sont des tumeurs cartilagineuses d'avenir incertain où la topographie et la taille tumorale et l'âge du malade possèdent une valeur pronostique aussi importante que l'histologie. Les chondromes des extrémités (main,pied) ne dégénèrent qu'exceptionnellement ; leur aspect radiologique est très évocateur et le traitement par curetage-comblement suffit généralement.
Les chondromes des gros os des membres sont susceptibles de dégénérer à l'âge adulte. Leur éxérèse totale systématique est odnc nécessaire.
Les chondromes centraux (rachis, sternum, côte, clavicule) et proximaux (omoplate, bassin, métaphyse proximale de l'humérus et du fémur) sont les plus exposés à la dégénérescence. Ce risque justifie la résectin aussi large et précoce que possible.
LES TUMEURS BENIGNES OSTEOFORMATRICES :
- L'ostéome ostéoide
est révélé par des douleurs dont l'horaire nocturne et la sensibilité à l'aspirine sont typiques dans un peu moins de la moitité des cas. L'examen radiologique évoque le diagnostic en montrant typiquement le nidus. La mise en évidence des formes à symptomatologie projetée est facilitée par la scintigraphie osseuse qui montre une hyperfixation localisée. La résection complète du nidus reste le traitement et le moyen de diagnostic électif.
- L'ostéoblastome
est considéré par la plupart des auteurs comme la forme géante de l'ostéome ostéoide, et se distingue par sa topographie plus centrale, sa clinique, et son évolution incertaine.
Compte-tenu du risque de récidive, les tumeurs qui permettent une résection monobloc sans grosses séquelles fonctionnelles seront traitées ainsi, souvent la taille et la topographie de l'ostéoblastome obligent à se contenter d'un curetage ou d'une résection incomplète.
- L'ostéome primitif
se rencontre surtout au niveau de la base du crâne et ne justifie de traitement actif qu'en cas de symptomatologie gênante.
LA TUMEUR A CELLULES GEANTES OU TUMEUR A MYELOPLAXES :
affecte habituellement les régions épiphysométaphysaires des gros os des membres de l'adulte jeune (fémur inférieur, tibia supérieur, radius inférieur).
Les tumeurs ayant détruit totalement l'épiphyse peuvent imposer la résection monobloc suivie d'une reconstruction par prothèse, de greffe ostéocartilagineuse conservant la mobilité ou d'une résection arthrodèse.
Dans notre expérience, de els gestes ne sont nécessaires que dans 10 % des cas. Le curetage soigneux suivi de comblement au spongieux ou ciment acrylique constitue habituellement le traitement de choix. Le taux de récidives dépend de l'expérience de l'opérateur et de la qualité du curetage et du comblement. La dégénérescence est exceptionnelle en dehors des cas irradiés.
Les tumeurs à cellules géantes du pelvis et du rachis doivent plus être considérées comme inopérables et conduites à la radiothérapie. Une telle attitude aboutit à la dénégérescence secondaire dans près de 20 % des cas et conduit à la récidive du plus du tiers des malades. La chirurgie complète si besoin itérative, nous a en effet permis de guérir tous les malades que nous avons traités.
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